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Sortie photo animalière : entre préparation minutieuse et respect de la nature

Writer's picture: greggreg

La photographie animalière a un petit quelque chose de magique : partir à la rencontre d’un animal dans son milieu naturel, patienter en silence, espérer le moment parfait… Et immortaliser cet instant fugace. Mais pour que cette expérience reste positive (à la fois pour vous et pour la faune), un minimum de préparation est indispensable. On vous emmène pas à pas dans l’organisation d’une sortie photo animalière.


1. Choisir son spot et faire les repérages

Autorisations et réglementation

Avant toute chose, vérifiez les autorisations nécessaires. Certains lieux (parcs nationaux, réserves naturelles) demandent des permis spécifiques ou interdisent l’accès pendant certaines périodes (par exemple en pleine nidification). Se renseigner en amont vous évitera de mauvaises surprises et vous permettra de respecter la réglementation en vigueur.

Quelle zone choisir ?

  • Forêt : ambiance féerique, jeux de lumière au travers du feuillage, mais visibilité parfois réduite.



  • Plaine : souvent plus dégagée pour repérer l’animal de loin, mais attention au vent et à l’absence de cache naturelle.



  • Bord de mer : oiseaux marins, lumières rasantes au lever/coucher du soleil. Méfiez-vous des marées et des changements rapides de météo.



  • Montagne : paysages grandioses et faune spécifique (chamois, bouquetins, marmottes…), mais climat et terrain plus extrêmes.



Faites si possible un repérage préalable pour identifier les chemins, zones de passage d’animaux, points d’eau, etc.

2. Déterminer l’espèce cible

Comprendre son comportement

Avant de se lancer, renseignez-vous sur l’animal que vous souhaitez photographier :

  • Ses heures d’activité (diurne/nocturne, crépusculaire…),

  • Sa période de reproduction (où il peut être plus sensible au dérangement),

  • Ses habitudes alimentaires,

  • La manière dont il perçoit son environnement (odorat, vue, ouïe…).

Plus vous en saurez, plus vous pourrez vous préparer à minimiser votre impact tout en maximisant vos chances d’observer l’animal.

3. Affût ou approche : deux méthodes, deux styles

L’affût (ou “l’art de patienter”)

  • Avantages : Discrétion maximale, vous vous fondez dans le décor, l’animal vient à vous sans se sentir menacé. Idéal pour capturer des scènes naturelles (comportements, interactions…).

  • Inconvénients : Cela demande du temps (parfois plusieurs heures, voire une nuit) et du confort (abri, siège, vêtements chauds ou respirants selon la météo).

L’approche (ou “le défi silencieux”)

  • Avantages : Plus dynamique, vous suivez l’animal, variez les angles et les points de vue. Sentiment de liberté et d’exploration.

  • Inconvénients : Risque plus élevé de déranger l’animal. Nécessite de maîtriser la marche silencieuse, le camouflage, et de connaître les signes avant-coureurs de stress chez la bête pour éviter de la pousser à fuir.

À vous de choisir la méthode qui correspond à votre style, votre patience et au type d’images que vous visez. L’important est de toujours faire passer le respect de la faune en premier.

4. Prévoir la météo et s’adapter

En photographie, on dit souvent qu’il n’y a pas de mauvaise météo, seulement des choix esthétiques. C’est d’autant plus vrai en photo animalière :

  • Temps couvert : lumière plus douce, moins de contrastes, idéal pour les portraits d’animaux.



  • Pluie ou neige : ambiance plus dramatique, possibilités de clichés originaux.



  • Grand soleil : contre-jours spectaculaires, jeux d’ombres, mais attention aux ombres dures sur le pelage ou le plumage.



Anticipez la météo pour adapter votre équipement (protection pluie, housse pour l’appareil, vêtements chauds ou légers…).

5. Matériel photo : l’essentiel et le confort

Boîtier et objectifs

  • Un téléobjectif (200 mm, 300 mm, 400 mm ou plus) est quasi indispensable pour ne pas déranger l’animal et garder une certaine distance.

  • Un trépied ou un monopode peut être utile pour soulager les bras lors de longues séances d’affût.

  • N’oubliez pas des batteries de rechange et des cartes mémoire en quantité suffisante.

Tenue adaptée

Votre tenue doit vous cacher de la vue de l’animal, mais aussi vous protéger des éléments. Quelques pistes :

  • Pour les oiseaux : privilégiez des vêtements camo ou des tons neutres (vert, marron, beige).

  • Pour les mammifères : faites encore plus attention aux odeurs. Certains animaux (cerfs, sangliers…) ont un odorat très développé.

  • Dans les milieux froids et humides (zones nordiques, forêts pluvieuses) : optez pour des vêtements chauds et imperméables (couches respirantes, polaires, veste coupe-vent).

  • Dans les milieux chauds et secs (désert, steppe) : vêtements légers, respirants, mais protégeant du soleil (chapeau, manches longues).

  • Dans les zones montagneuses : préparez-vous à des changements de température soudains, ayez toujours une couche supplémentaire dans le sac.

Exemple : Si vous partez photographier des bouquetins en montagne, prévoyez des vêtements camo adaptés aux tons de roche, un coupe-vent et une polaire légère. En plaine pour des chevreuils, des vêtements neutres et silencieux (pas de tissus qui frottent bruyamment).

6. Gérer son équipement et son énergie

Poids du matériel et fatigue

Partir en affût avec un gros téléobjectif + un trépied + des accessoires, ça pèse ! Pensez à :

  • Alléger votre sac (un objectif polyvalent plutôt que trois, par exemple),

  • Vous entraîner un peu à la randonnée si nécessaire,

  • Gérer vos provisions (eau, nourriture) et déchets (ne rien laisser sur place, rapportez tout).

Attention aux odeurs

Si vous photographiez des mammifères, évitez tout ce qui peut vous trahir :

  • Parfums, déodorants forts,

  • Cigarettes (à bannir absolument pour la discrétion et pour la nature),

  • Nourriture trop odorante (conservez-la dans des contenants hermétiques).

7. Respect, observation, patience et persévérance

La photographie animalière demande souvent plusieurs tentatives pour un seul cliché réussi. Mettez toutes les chances de votre côté :

  1. Respect : ne jamais perturber l’animal, surtout en période de reproduction ou de nourrissage.

  2. Observation : apprenez à décrypter les signaux de stress. Si l’animal s’agite ou fuit, c’est qu’il est temps de reculer.

  3. Patience : un affût peut durer des heures sans qu’il ne se passe rien… jusqu’à ce qu’un moment incroyable se produise en quelques secondes.

  4. Persévérance : si ça ne marche pas du premier coup, revenez plus tard, retentez un autre jour ou un autre lieu.

Ne jamais nourrir l’animal : vous modifieriez son comportement et créeriez une dépendance (voire une mise en danger). Et puis, laissez toujours le lieu comme vous l’avez trouvé (ou encore plus propre !).

8. Protéger les écosystèmes fragiles

En zone nordique ou désertique, les écosystèmes sont particulièrement vulnérables : le sol, la végétation mettent parfois des décennies à se régénérer. Veillez à rester sur les sentiers, à ne pas piétiner les zones sensibles et à minimiser votre impact.

En résumé

Une bonne préparation est la clé d’une sortie photo animalière réussie. De la connaissance approfondie de l’espèce ciblée, en passant par le choix du lieu et de la tenue, tout concourt à une expérience enrichissante et respectueuse de la nature. Prenez le temps de préparer votre sortie, de vous renseigner sur la faune et la flore, et partez équipé(e) pour faire face à la météo et aux imprévus.

La récompense ? Un instant suspendu, un regard furtif, une photo qui raconte l’histoire d’un animal dans son habitat. Et surtout, la fierté d’avoir vécu un moment privilégié, en harmonie avec la nature

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